L’accessibilité humaine : valoriser « ce qui est »
L’accessibilité humaine (AH) est le concept selon lequel l’accessibilité réelle d’un lieu varie d’une personne à l’autre, en fonction du type de handicap, de l’aide à la mobilité utilisée, de la personnalité et de l’état de santé de chacun. Ceci implique que l’accessibilité d’un lieu ne puisse être catégorisée, les termes accessible, partiellement accessible ou non accessible ayant une signification variable selon qui les utilise.
Il s’agit d’un nouveau concept développé par Catherine Blanchette-Dallaire, des suites de son expérience des 7 dernières années dans le milieu du handicap et de sa propre expérience en fauteuil roulant en 2012.
L’AH a pour but de valoriser l’accessibilité partielle du patrimoine bâtit, afin de la rendre disponible aux citoyens dès maintenant. Car en connaissant mieux l’état réel des lieux, et en diffusant l’information adéquatement, on permet aux citoyens de découvrir une multitude de lieux dont l’accessibilité en place conviendra à leurs besoins, même si celle-ci (souvent partielle) ne peut actuellement convenir à tous.
L’AH travaille dans le « ici et maintenant », afin de valoriser « ce qui est » et de faire une différence « ce soir 18h00 ». Car même si l’accessibilité actuelle n’est pas parfaite, elle peut néanmoins répondre aux besoins de 80%, 85% ou même 90% de la population et simplifier grandement leur vie! Si les lieux publics actuels ne peuvent être accessibles pour tous, tous peuvent néanmoins trouver une multitude de lieux accessibles pour eux.
Il est important de mentionner que l’AH n’a en aucun cas le but de nuire à l’accessibilité universelle, ni même lui porter ombrage. Elle lui est plutôt complémentaire, en plus d’être un facilitateur puissant pour une meilleure implantation de cette-ci. Elles sont toutes deux essentielles à la réalisation d’une ville réellement inclusive.
Selon nous, la création des villes inclusives de demain se trouve à la jonction de l’accessibilité universelle (demain) et de l’accessibilité humaine (ce soir).
Les 3 « règles » de l’accessibilité humaine
L’accessibilité réelle change à tout moment
En fonction du type de handicap, de l’aide à la mobilité, de la personnalité et de son état de santé
L’accessibilité réelle ne peut pas être « cadrée »
« Non accessible – Partiellement accessible – Accessible »
Ce que « accessible » signifie change d’une personne à l’autre
On est beaucoup plus « accessible » qu’on ne le croit
On ne sait juste pas quels lieux le sont, à quel point, et pour qui…
Un outil pour mieux planifier
En valorisant l’accessibilité partielle et en la cartographiant adéquatement, on est alors en mesure de dresser un portrait réel de l’accessibilité du territoire. Il devient dès lors possible d’avoir une compréhension beaucoup plus poussée des défis en place et des ressources disponibles, permettant ainsi une meilleure planification des programmes et infrastructures.
Un outil pour sensibiliser
En valorisant l’accessibilité partielle des commerces, on permet à ceux-ci d’être découverts par la population à mobilité réduite, qui les fréquenteront dès lors davantage. Ceci permettra aux commerçants d’interagir davantage et de mieux comprendre les besoins et réalités de ces personnes.
Archives de présentation
Le concept d’accessibilité humaine a été présenté à de nombreuses reprises dans des colloques liés à la recherche et l’innovation, des milieux institutionnels universitaires, des conférences internationale, ainsi que dans des milieux municipaux, privés et entrepreneuriaux. Pour n’en citer que quelques unes :
- École de technologie supérieure – 2018
- Entretiens Jacques Cartier 2018 – Mobilité, territoire et smart cities (Lyon, France)
- Entretiens Jacques Cartier 2017 – Mobilité, territoire et smart cities (Québec)
- EIVP – École des Ingénieurs de la Ville de Paris – 2017
- Next City Vanguard Montreal – 2017
- McGill TRAM / CIRRELT seminars – 2017
- Colloque pour une ville inclusive – 2016